L’activité d’orientation des transferts maternels étendue 7 jours sur 7 

À partir de janvier 2022, l’activité d’orientation des transferts maternels étendue 7 jours sur 7 et jours fériés avec un numéro unique

En région, la ‘cellule transferts’ assure l’orientation des transferts maternels entre les 43 maternités du territoire. Depuis mars 2020 le Réseau de Périnatalité Occitanie qui porte cette activité décentralisée des établissements et des SAMU, œuvre à l’harmonisation de cette pratique, rendue nécessaire par les fusions des régions et des structures d’appui. Rencontre avec Romain Clervoy et Jessica Coquenas, tous deux sages-femmes au sein de cette équipe qui garantit au quotidien le transfert des mamans vers les établissements adaptés aux bons niveaux de soins.

→ Depuis quand le RPO porte-t-il cette activité d’orientation des transferts maternel ?

Depuis mars 2020 le RPO* assure cette activité de transfert à l’échelle de la région Occitanie. Mais cette mission était déjà menée par le réseau Matermip depuis 2004 sur la région Midi-Pyrénées, et par le CHU Arnaud de Villeneuve depuis 2006 pour le Languedoc-Roussillon, qui lui prenait en charge les transferts des bébés en plus. Si l’activité existe depuis 2004, c’est en mars 2020 que le travail d’harmonisation des pratiques, nécessaire pour donner suite à la fusion des réseaux, a été achevé par le RPO.

→ Quelle est l’origine de cette activité de transferts maternels ?

Un constat dans les années 1998/2000 a montré que les nouveaux nés naissants dans des maternités dont les soins étaient inadaptés (par exemple un nouveau-né prématuré dans une maternité qui n’a pas la capacité de prendre en charge cette prématurité), cela représentait une perte de chance par rapport à un transfert in-utero vers le bon service.
Il a été décidé d’orienter les transferts avant la naissance vers les bonnes maternités, c’est dans ce cadre que la HAS a édité des recommandations en 2012 pour définir des bonnes pratiques. Mais les réseaux se sont emparés de cette question bien avant.

→ À quel besoin répond l’orientation des transferts maternels ?

L’objectif principal est la diminution de la mortalité et de la morbidité maternelle et infantile. Pour cela, nous trouvons le meilleur endroit pour la prise en charge de la femme et de son fœtus pour la naissance.
Nous ne sommes pas un service d’urgence, mais nous répondons à des professionnels de santé qui sont dans des situations d’urgence, qui ont besoin de soutien car ils ne sont pas en mesure de délivrer les soins adaptés. Nous leur trouvons l’interlocuteur idéal pour que la patiente continue à accéder à des soins de qualité.
Si nous sommes confrontés à un cas ou le pronostic vital de la patiente est engagée, nous sommes en interface avec le service du SAMU qui lui jouera son rôle de service médical d’urgence.

→ Qui peut faire appel à la cellule des transferts ?

Ce sont les établissements, la demande émane des obstétriciens et des médecins qui ont besoin d’une prise en charge différente pour leurs patientes. La cellule est très bien identifiée, déjà historiquement par les professionnels côté Midi-Pyrénées, et nous avons fait un gros travail de communication sur le territoire du Languedoc-Roussillon en amont de l’ouverture du service.

→ Quelle est la spécifié du territoire ?  

D’une part, l’Occitanie est le résultat de la fusion de deux grandes régions, dont les fonctionnements différaient. Le Languedoc-Roussillon possède trois maternités hyperspécialisées pour la prise en charge des prématurés, réparties le long du littoral et fonctionnant dans un système modulaire. En Midi-Pyrénées, le réseau fonctionne avec une grande maternité hyperspécialisée qui est le CHU Paul de Viguier à Toulouse, dont dépendent toutes les autres maternités réparties autour « en étoile », qui peuvent être très éloignées géographiquement. La fusion des régions a imposé une nouvelle réflexion sur l’articulation de cette offre de soins.
D’autre part, le RPO pour assurer cette mission d’orientation est sorti des établissements de santé et des SAMU, d’où cette configuration de la cellule des transferts comme on la connait aujourd’hui, avec un travail décentralisé.

→ Qui sont les professionnels qui composent l’équipe de la cellule des transferts, et quelles sont leurs compétences et leurs expertises ? 

L’équipe est composée de six sages-femmes qui représentent 4,6 ETP. La moitié de l’équipe a été renouvelée en septembre 2021, et lors du recrutement nous recherchions des sages-femmes ayant eu une expérience d’exercice clinique pour une connaissance fine de la pratique de l’accouchement, de la grossesse à haut risque et des complications liées. Notre équipe doit en plus faire preuve d’agilité, pour s’adapter à des situations de tension et de stress, et faire preuve de capacité à communiquer.

→ Sur quels outils s’appuient la cellule pour fonctionner ?

Un prestataire de téléphonie assure un service spécifique avec différentes fonctionnalités, dont la capacité de mettre en simultané plusieurs interlocuteurs. D’un point de vue médico-légal toutes les conversations entrantes et sortantes sont enregistrées. Un système de routage téléphonique permet quand la cellule est fermée de passer par notre numéro pour atteindre le CHU qui saura prendre en charge (Montpellier, Nîmes, Toulouse et Perpignan).
Nous travaillons avec une base de données régionale sur laquelle nous nous appuyons pour transmettre des informations d’une maternité à une autre, mais qui nous permet aussi de faire des statistiques de transfert sur la région. Ces statistiques permettent d’obtenir des informations sur le flux des transferts : pathologies, établissements de destination, … Chaque établissement reçoit un rapport d’activité spécifique sur son activité de transfert.

→ Existe-t-il une cellule de transferts dans chaque région ?

Ce service est assuré dans beaucoup de régions soit directement par les SAMU, soit par les réseaux de périnatalité mais toujours en s’appuyant sur le SAMU. Nous sommes les seuls à avoir décentralisé cette activité d’orientation.

*Réseau de Périnatalité Occitanie (fusion des réseaux de santé Matermip, PtiMip, Naître et Grandir en Languedoc-Roussillon)

Photographies : Cartographie des Maternités d’Occitanie et Ludivine Attard une des sage-femme de l’équipe transfert